Nous savons tous qu’un certain nombre de nos soldats de la Guerre de 14 – 18 ne sont pas morts du fait des opérations militaires, mais qu’ils ont été condamnés à mort par un Conseil de Guerre. Le décompte actuel donne 953 fusillés (puisque que c’est ainsi que se traduisait la condamnation à mort militaire).
La mémoire collective en a fait des « fusillés pour l’exemple »
A ces condamnations, il y eut plusieurs raisons, dont le plus souvent de graves problèmes de discipline militaire, que l’on peut comprendre dans le terrible environnement de cette guerre, mais qui, justement dans cet environnement, étaient considérés comme impardonnables :
- refus d’obéissance devant l’ennemi
- abandon de poste devant l’ennemi
- voies de fait envers un supérieur
En outre, au printemps 1917, après l’offensive Nivelle, qui en promettait la fin de la guerre, mais qui s’est avérée particulièrement meurtrière et sans effet concret, et devant l’intention de la recommencer dans les mêmes conditions, des mutineries gagnèrent 66 divisions sur les 110 que comptaient l’armée française.
Elles se traduisirent par des refus de « monter en ligne » et des mutilations volontaires. Elles résultèrent en 3.500 condamnations devant les Conseils de Guerre, parmi lesquelles 554 condamnations à mort, dont 49 furent effectives (le Président Poincaré gracia 90 à 95 % des cas qui lui furent présentés).
Ce sont ces condamnations et exécutions qui entrèrent dans la mémoire collective comme « fusillés pour l’exemple ». mais ils furent en réalité beaucoup moins nombreux que sur l’ensemble de la guerre.